lundi 28 janvier 2013

Epilogue : le voyage en quelques chiffres

Cette aventure sud américaine ce sont :

- 15 000km de piste et de route
- 4 pays traversés
- 13 frontières passées et donc 26 douanes
- Environ 242 douaniers dont un fan d'Edith Piaf, un de Charles Aznavour et un de Charles Trénet, je vous laisse juge de l'image de la France dans le coin...
- 1 frontière Bolivienne que nous avons passé en ouvrant nous même la barrière suite à la recherche infructueuse des douaniers locaux...
- 4978m en altitude maximum
- une température minimale de 2°C et une maximale de 38°C
- 2kg de sable et 12L d'eau dans mes chaussures de moto
- 12 chutes en moto dont 2 pour Alain et 10 pour moi, je suis le grand gagnant!!
- 2 pneus de moto usés à la corde
- Une moyenne de 80km/h sur le parcours mais seulement de 48km/h jusqu'à la sortie de Bolivie
- Une ligne droite de 140km au milieu d'un paysage vide et sans s'endormir s'il vous plait!
- Une route avec 20 lacets sur une distance de 3km
- 780L d'essence pour la moto, l'environnement en prend un coup
- 2400L de gasoil pour le 4x4, l'environnement en prend un GROS coup...
- un certain nombre de prise de tête sur les conversions dans 6 monnaies défférentes
- 121 empanadas englouties, pour la recette, demandez à Gino

Et surtout,
1 continent traversé et un rêve devenu réalité et ça, on ne peut pas le chiffrer !!!

Et fin de cette aventure...

vendredi 25 janvier 2013

Porteños para algunos dìas

Qu'est ce qu'un "porteño"? Eh bien, c'est tout simplement un habitant de Buenos Aires. Et pour quelques jours, c'est ce que nous sommes, en attendant notre retour.
 
Mardi soir, après notre journée "mise en container", nous avons décidé de nous rendre dans un des fameux cabarets à tango de la ville. C'est tout à fait touristique mais la sensualité de cette danse et le spectacle que nous ont offert danseurs, musiciens et chanteurs nous a tous immergés dans l'ambiance chaude de la capitale Argentine. cependant, vous n'aurez pas le droit aux photos. Nous gardons cela dans nos mémoires. Mais surtout, il nous était interdit de prendre le moindre cliché. Ceux qui voudraient connaître cette ambiance devront donc venir la sentir par eux même à Buenos Aires, et c'est d'ailleurs tellement plus prenant en direct.

Mercredi, nous sommes allés dans le quartier Recoleta, un lieu assez huppé de la ville de Buenos Aires et où se trouve également le fameux cimetière à l'ambiance "père Lachaise". C'est là notamment, que se trouve enterrée Eva Peron. Nous sommes ensuite retournés vers notre hôtel dans le quartier du boulevard 25 de Mayo. La chaleur est très pesante en ces jours d'été austral. Il fait pas loin de 38°C au plus fort de la journée. Dans la soirée, nous sommes allés en direction des anciens docks du centre ville qui ont récemment été réaménagés et où se trouvent maintenant de nombreux restaurants installés dans les anciens hangars du port. C'est un lieu très sympathique pour s'y promener tranquillement le soir en admirant la superbe passerelle représentant un couple dansant le tango. 

Jeudi, Alain et moi avons décidé de nous rendre dans le quartier de "La Boca". Pour les amateurs de football, c'est un lieu absolument mythique. C'est le berceau du club Boca Junior qui a vu évoluer dans ses rangs Maradona par exemple. Ce club doit aussi sa célébrité à sa rivalité exacerbée avec l'autre équipe de Buenos Aires, River Plate. 
En ce qui concerne le quartier, nous avons pu admirer le style tout en couleurs des maisons et immeubles. C'est aussi un peu un quartier bohème qui abrite de nombreux artistes peintres et musiciens. Une ambiance très sympathique y règne en tout cas. 
Après la Boca, nous sommes remontés par le quartier de San Telmo qui lui, est le lieu de prédilection des amateurs d'antiquité et de brocante. Nous avons déambulés dans le vieux marché en fer dans lequel sont mêlés commerces de fruits et légumes, échoppes de brocanteurs et boucheries. Malgré la chaleur étouffante qui y règne sous la verrière, là encore, nous avons passés de long moments à nous imprégner de l'ambiance qui s'en dégageait. 

Aujourd'hui, nous continuons à arpenter les rues de la capitale argentine et nous pensons déjà à la journée de demain qui sera l'ultime instant sud américain pour nous tous. Je crois que nous commençons d'ores et déjà à nous dire que, finalement, 35°C et un temps splendide, ce n'était pas si mal en cette fin janvier, et que nous risquons d'être fort dépourvus en arrivant en chemisette à Paris dimanche...

Je vous laisse quelques clichés pris ça et là dans cette charmante ville de Buenos Aires.


Notre hôtel, le Gran Hispano, avec son Patio intérieur
Un matin au célèbre café Tortoni


Service impeccable
Le cimetière de Recoleta




Les couleurs de "La Boca"


"Republica La Boca!!"




Perchoir photographique











Ambiance de bar à San Telmo


Le marché en fer de San Telmo


       

mardi 22 janvier 2013

Mise en boîte

Salut tout le monde,
 
Déjà de retour pour quelques nouvelles depuis Buenos Aires. Nous sommes mardi et en ce jour, nous avions un objectif précis. Il s'agissait de mettre les véhicules en boîte. Cela paraît simple mais lorsque l'on a passé environ trois jours pour les sortir de leur boîte au Pérou, nous avons de quoi nous poser des questions.
Pourtant, comme nous l'avions pressenti lors de notre rencontre avec le transitaire Argentin, tout est beaucoup, mais alors vraiment beaucoup plus carré ici. Les trois jours péruviens se sont transformés en à peine deux heures argentines!! Nous avons même eu le plaisir de charger nous même le container et de diriger les manœuvres d'arrimage de la moto et du 4x4 à l'intérieur.
Les portes sont maintenant fermées et voilà nos montures bien emballées pour leur dernière étape transatlantique vers la maison.
Pour la petite histoire, nous avons bien pris soin de débrancher les batteries car quand nous avons vu notre voisin de container, nous n'avions pas vraiment envie de subir la même mésaventure que lui. En effet, lui faisait le chemin inverse, autrement dit Le Havre - Buenos Aires et lors de l'ouverture du container, c'est un Toyota grillé qui en est sorti. Le Feu a pris dans le moteur depuis la batterie et a couvé durant tout le voyage en faisant fondre tout l'intérieur du véhicule. Vous constaterez vous-même la cuisson bien à point sur la photo qui suit.
 
jeu de légo géant
eh oui, ça va rentrer!
 

On oublie pas de débrancher la batterie sinon...




... on aura droit à un 4x4 bien grillé comme celui là!
 
 
  

lundi 21 janvier 2013

Way back...

Hola todos,
 
Cela fait tout juste une semaine que le dernier message a été publié sur ce blog. Cela fait également une semaine que notre objectif a été atteint. Alors que s'est il passé depuis une semaine?
 
Roulements de tambour...
 
Et voilà les réponses...
 
Après avoir radicalement changé de cap et réglé la barre plein nord, nous avons atteint la ville de Rio Gallegos dès mardi dernier. Ce fut tout de même une journée chargée. En effet il nous a fallu retraverser toute la terre de feu, reprendre une piste cassante de 120km déjà cassante à l'aller, reprendre le ferry, passer deux frontières et donc 4 douanes et rouler au total 600km pour arriver sous la pluie dans la soirée australe de Rio Gallegos. Le voyage de retour commence donc fort!
Sinon, il n'y a pas grand chose à signaler sur cette étape si ce n'est qu'elle en annonce une série assez similaire pour les jours à venir.
 
Mercredi, pas de frontière ni de passage de détroit de Magellan au programme. Nous nous permettons donc d'avaler 700km d'une traite ou presque. Nous avons tout de même le temps de nous arrêter dans une réserve accueillant des pingouins et de marcher 6km pour avoir le plaisir de nous retrouver au milieu de milliers de ces oiseaux au bord de l'océan Atlantique.
C'est une image très sympathique que tous ces pingouins qui batifolent tranquillement sans prendre ombrage de notre présence parmi eux.
Nous finissons par nous arrêter dans une ville sans aucun charme et qui ne se trouve perdue au milieu de nulle part que parce que du pétrole l'entoure. Pour tout vous dire, je ne me rappelle même plus le nom de cet endroit... Le seul souvenir qui me revient de notre nuit passée en ce lieu est la selle de la moto qui a servi de défouloir à un chat de gouttière pendant la nuit. On a maintenant une moto au style résolument grunge!
 
Jeudi, c'est la journée qui nous mène à notre étape clé dans notre remontée. En effet, nous avions depuis les préparatifs entouré d'un cercle rouge l'endroit dans lequel nous nous arrêtons ce soir.
La péninsule Valdez. Un lieu à la faune marine extrêmement riche qui accueille baleines, orques, pingouins, lions de mer, éléphants de mer et autres monstres marins.
Le lieu est assez touristique et nous décidons, une fois n'est pas coutume, de planter la tente au camping du coin. Nous y trouvons un petit espace à notre convenance à l'abri du vent qui ne nous quitte plus depuis un moment.
Les baleines ne sont plus de la partie depuis le mois de décembre, nous les avons donc ratées de peu, mais nous nous consolerons le lendemain avec les autres espèces présentes.
 
Vendredi, toute la petite troupe se réveille doucement après une nuit ponctuée par les bruits de moteur des fans argentins de tuning et par les grondements de l'orage qui a menacé une partie de la nuit.
Pas de quoi entamer notre moral, surtout en vue du programme qui nous attend aujourd'hui.
Voilà la liste des réjouissances :
- lions de mer
- éléphants de mer
- phoques
- Orques (bon, on en a pas vu, les conditions météo n'étaient pas réunies à priori)
- Pingouins
- une sorte de fennec local
- émeus
- tatous
Le prix de la bestiole la plus impressionnante revient au lion de mer mâle et son espèce de rugissement qui lui doit très certainement son appellation. Le tatou repart avec le trophée de la meilleure esquive de paparazzi (moi et mon appareil en réalité). Vous verrez, je n'ai pu avoir que son arrière train. Enfin je donnerai une mention spéciale au petit fennec malicieux qui nous a tourné autour tout au long de notre pause déjeuner dans l'espoir de récupérer quelques restes. 
Une journée somme toute très sympathique qui s'est terminée par une petite bouffe dans un restaurant à la décoration "seventies" très bariolée et à l'ambiance vraiment agréable. C'est lors de notre retour à la tente que, cette fois, nous prenons bel et bien conscience de la fin imminente de notre périple. Il nous reste à ce moment là environ 1500km avant Buenos Aires. 
 
Samedi, je vais vous la faire courte, on a traversé du néant sur 750km. La pampa porte bien son nom... Rien, que dalle, peanuts, oualou...
 
Dimanche, même distance au programme et heureusement le paysage commence à changer un peu. Nous traversons des immenses pâturages ou paissent paisiblement vaches, chevaux et moutons. C'est nettement moins monotone que les milliers de buissons tous identiques de la veille. 
Nous entrons dans la soirée dans Buenos Aires. Nous sommes bien cette fois à la conclusion de ce périple sud américain. La capitale argentine va se laisser découvrir lors des prochains jours et les véhicules vont bientôt finir en boîte pour une nouvelle traversée océanique. C'est dans une ambiance de "clap de fin" que nous arrivons à notre hôtel devant lequel est d'ailleurs en train de se tourner un film. 
 
Aujourd'hui lundi, nous avons rencontré la personne en charge notre container retour. Ce n'est pas la même ambiance qu'à Lima. Tout à l'air plus professionnel et plus carré. Nous saurons demain si c'est véritablement le cas puisque nous allons passer la journée à empaqueter les engins. Alors si le plan se déroule sans accroc, dès mardi soir, le doux tango Argentin raisonnera tranquillement dans nos oreilles pour finir en beauté cette aventure. 
 
Nouveau passage du détroit de Magellan

Petite collation avant de prendre le bac

Je vous assure monsieur l'agent, je suis sincèrement désolé d'avoir manqué ce si
joli panneau m'interdisant de faire demi-tour à ce carrefour!
traduction espagnole sur le moment : NO COMPRENDO!!! 

Les vigognes

Les pingouins se jettent à l'eau

Une sacrée colonie

Attention, traversée de vigoogne


Le camping sur la péninsule Valdez

Les lions de mer, il faut y ajouter le bruit et l'odeur

Chaque mâle défend ses femelles





Enfin des émeus que j'arrive à prendre en photo, c'est que ça court vite ces bestioles

Le petit fennec chapardeur

Le fameux arrière train de tatou
 
 
               

lundi 14 janvier 2013

Tierra del Fuego : Objectif Atteint !!!!

Hola todos!
 
Ca y est, on peut le dire, OBJECTIF ATTEINT !!!!
 
En effet, c'est depuis la Terre de Feu que je vous écrit. Mais avant d'en venir au bout du monde, je vais quand même revenir sur les 2 jours qui nous y ont menés et qui se sont écoulés depuis les dernières nouvelles.
 
Samedi, nous avons donc quitté notre camp de base de El Calafate après la claque reçue lors de la visite du Perito Moreno. Comme c'est une habitude maintenant, on roule toujours plus au sud. Cependant, entendons nous bien, certains dirons que nous allons nous dorer la pilule. Alors là je vous arrête tout de suite, et je vous rappelle que nous avons la tête en bas et que de ce fait, pour nous, aller dans le sud signifie ajouter chaque jour une épaisseur supplémentaire de vêtement. Mais il y a aussi les bons cotés, et là je pense à vous qui êtes en train d'hiberner en France, nous ajoutons chaque jour un peu plus de lumière à nos journées. Par exemple, en ce moment, le soleil nous gratifie de sa présence de 5h30 le matin jusqu'à 23h le soir. Et ça, c'est quand même pas trop mal en plein mois de janvier eh eh eh !!
Bref, revenons à nos moutons et à notre route. Une route qui nous mène en ce jour une nouvelle fois vers le Chili et la ville de Punta Arenas. Sur le chemin, on a d'ailleurs croisés quelques moutons (en réalité des milliers) qui paissaient tranquillement dans les gigantesques Estancias (les propriétés agricoles Patagoniennes). Mais malgré leur air débonnaire, ils devaient tout de même se méfier quelques peu nos amis à laine. En effet, Alain sur la moto a aperçu le fameux Puma Patagonien. Et lui, le mouton il en fait son casse croûte... Puisque l'on est dans les aspects faunistiques, nous avons également croisé en cette journée quelques flamands roses, des émeus, un ou deux tatous et de magnifiques chevaux dont on se demande s'ils sont sauvages ou domestiqués. Je ne cite plus les vigognes auxquelles on ne fait guère plus attention tellement on en voit. Une journée safari en somme...
Les paysages sont aussi de la partie avec en toile de fond le Torres del Paine, ce massif Andin si majestueux. 
Une fois n'est pas coutume, la frontière Chilienne est avalée en 30 minutes. Nous stoppons pour la pause déjeuner dans la petite ville venteuse de Puerto Natales. Petit sandwich dans un décor de maisons en bois colorées et de bateaux de pêche. C'est donc 250km plus loin que nous mettons pied à terre dans la ville de Punta Arenas en bordure du détroit de Magellan. En face de nous, on dirait bien que c'est la terre de feu!
 
Dimanche, c'est le grand jour, nous sommes sur le point d'entrer en terre de feu, au delà du détroit de Magellan que nous longeons toute la matinée pour remonter à son endroit le plus étroit et qui est le lieu de passage du ferry. La terre de feu ça se mérite, et une fois encore, le vent ne nous rend pas la tâche facile. Mais maintenant, conduire une moto penchée en ligne droite n'est plus un secret pour moi. Sur le ferry, quelques embruns salés parachèverons le design boueux de la moto et de la voiture. Et de l'autre coté, lorsque la porte avant du bateau s'ouvre, c'est la terre de feu qui se découvre à nous !
Nous devons encore rouler sur une piste Chilienne loin d'être facile avant de repasser la frontière une nouvelle fois pour être en terre de feu Argentine. A notre gauche, c'est l'océan Atlantique sud. Hier à Puerto Natales, nous côtoyions le Pacifique. Difficile à croire tout ça mais pourtant vrai. 
En fin de journée nous touchons donc au but de notre voyage et nous atteignons la ville d'Ushuaia. C'est le rendez vous de tous les aventuriers qui se trouvent sur le continent sud-américain. Des cyclistes, des motards, des camping-caristes, des marcheurs, des navigateurs,... et nous...
 
Aujourd'hui lundi, nous consacrons la matinée à flâner dans cet endroit auquel nous avons tant penser ces derniers temps. Il faut l'admettre, la ville n'a rien d'extraordinaire en elle même. Mais on ressens tout de même cette ambiance de bout du monde à chaque coin de rue. Le cap Horn n'est qu'à quelques encablures et on pense à toutes ces histoires de marins et de pionniers qui ont fait de ce lieu un mythe. D'ailleurs, en ce moment même, un marin du nom de Bertrand de Broc sur son monocoque est en train de franchir le "caillou" pour le compte du Vendée Globe. Nous l'encourageons donc depuis notre tribune australe. 
Comme dans "Objectif lune" des aventures de Tintin, lorsque l'objectif est atteint, il faut tout de même en revenir. Alors maintenant, commence pour nous le voyage retour en quelques sortes. Et donc pour commencer, nous attaquons la remontée vers la capitale Argentine Buenos Aires qui sera le port de retour vers nos contrées. Ce soir nous sommes face à l'Atlantique, quelques km au dessus d'Ushuaia. Demain nous quitterons la terre de feu et nous changerons définitivement de cap pour filer plein nord. Plus de chaleur, et moins de vent dans les prochains jours, ce n'est pas si mal en fin de compte comme voyage retour.
 
Les élevages extensifs de moutons patagoniens

Encore une station service au milieu de nulle part

Toujours ces immensités enivrantes

Ce chien se demande bien ce qu'on fout là...

On s'approche...


D'autres aventuriers très sympathiques rencontrés en route

Cette fois ça y est, on embarque pour le mythe

Et oui bernard, de l'autre coté, c'est la Terre de Feu

Le McDo de la Terre de Feu, il a de la gueule!!


Ushuaia

Le petit matin sur la ville d'Ushuaia



Le club nautique d'Ushuaia, si ça c'est pas mythique...
L'Atlantique sud derrière nous, et là bas, à seulement quelques milles nautiques,
 Bertrand de Broc qui entame sa remontée vers les Sables d'Olonne.
Bon vent!!